Alors que sort A Part from Life, premier disque officiel live du plus européen des groupes américains, il était temps de faire le point avec Bruno von Balthazar. A la tête de Chokebore et de son projet B. Balthazar, l'homme vagabonde entre deux concerts et à quand même trouver le temps de répondre à nos questions.

ADA : Bruno que penses-tu de ce premier disque live A Part from Life ?

Bruno : Je trouve que le disque est bon. En fait je ne l'ai pas vraiment écouté, mais j'aime bien l'artwork et jouer live avec Chokebore est très important, et j'adore vraiment jouer avec ce groupe.

ADA : A propos de la scène comment te sens-tu quand tu es devant le public ? Les sensations sont-elles les mêmes avec Chokebore et quand tu es tout seul ?

Bruno : J'adore cette sensation quand tu es sur la scène : j'ai une grosse montée d'adrénaline. Puis chaque soir tu joues dans un endroit différent, les choses se passent différemment, et tout peut se passer, c'est très excitant. Mais ce ne sont pas du tout les mêmes sensations quand je joue avec Chokebore que quand je joue tout seul. Quand je joue tout seul, il n'y a personne pour m'aider a rendre le concert meilleur, donc c'est très très très intense chaque soir. Hier j'ai joué à Rome, et je me croyais dans un magnifique rêve. J'adore jouer avec sur scène avec Chokebore, mais je préfère de plus en plus jouer tout seul. C'est un putain de bon rêve. Mais jouer avec Chokebore c'est énorme et j'adore ça aussi.

ADA : Tu peux nous parler un peu plus de ton projet solo B. Balthazar. Qu'est ce que ca représente pour toi ?

Bruno : C'est toute ma vie. Je vis avec ça tous les jours, je fais ça avec mon cœur.

ADA : Comment sais-tu quand une idée est pour Chokebore ou pour toi-même ?

Bruno : Je fais vraiment la différence quand j'écris une chanson. Je sais ce qu'est une chanson pour Chokebore. Quand je fais une chanson pour B. Balthazar, j'essaye de faire qu'elle sonne mieux quand je la joue tout seul qu'avec le groupe. Et inversement quand je fais une chanson pour Chokebore.

ADA : Tu écris beaucoup. Est-ce que B. Balthazar est un moyen d'exprimer tout ce que tu as a dire, un peu comme un livre mis en musique ?

Bruno : J'écris un livre actuellement. Il n'y a rien qui compte plus pour moi que l'écriture. C'est tout ce que je veux faire dans ce monde.

ADA : Comment juges-tu It's a Miracle ?

Bruno : Je l'ai vraiment aimé la seule et unique fois où je l'ai écouté (normalement je n'écoute jamais nos albums une fois l'enregistrement fini). Je l'ai vraiment aimé ce jour là. Je me souviens j'étais à Hawaï, je regardais la mer et j'écoutais le disque et c'était très agréable. Donc je suis content du résultat.

ADA : It's a Miracle est un disque plus posé, plus calme. Comment vois tu les changements entre ces deux disques ?

Bruno : Avec du recul et en y réfléchissant bien, je trouve que Black Black est meilleur que It's a Miracle. J'aime vraiment la musique sombre. It's a Miracle est vraiment très différent. Mais je suppose qu'ils ont chacun des points forts, mais ce ne sont pas les mêmes.

ADA : Quel était ton état d'esprit avant d'aborder l'écriture de It's a Miracle ? Et tu voulais dire quoi ?

Bruno : Je voulais dire à quel point j'ai peur de la culture dans laquelle je vivais à l'époque (aux USA), et que je voulais absolument la fuir. Je suis plus heureux en Europe ou dans un autre endroit du monde. J'ai tant de choses à dire et à écrire, que je pense que je n'aurais pas assez de temps pour tout dire. A part si je vis jusqu'à 100 ans. J'essaierai de vivre jusqu'à 100 ans...

ADA : Tu vis à Berlin non ? Ca te fait quoi quand tu rentres aux USA ?

Bruno : Non en fait je vis sur la route. Je rentre à Hawaï en décembre, mais jusqu'à présent je vis sur la route et je n'ai de maisons nulle part. Ce soir c'est un hôtel en Italie.

ADA : De tous les disques que vous avez fait lequel a été le plus dur à faire ?

Bruno : Je pense que c'est It's a Miracle, parce que je n'étais pas très content du business qui commençait a tourner autour de Chokebore et en fait j'ai quitté le groupe pendant que nous étons en train d'enregistrer. Je suis rentré à Hawaï parce que j'étais vraiment trop stressé et Jon a fini le disque. Il a fait du bon boulot d'ailleurs.

ADA : Est-ce que tu as déjà, un jour, pensé que Chokebore devait s'arrêter ?

Bruno : Oui un jour l'année dernière. Mais c'était très étrange, car en 14 ans je n'ai jamais pensé cela même pas une seule fois. Mais je ne sais pas de quoi sera fait notre avenir. Alors je réfléchis beaucoup à cela, parce que je sais qu'un jour je devrai partir et quitter tout le monde pour écrire, mais quand, je ne sais pas. Je n'en suis pas encore sûr...

ADA : Quels sont tes projets avec Chokebore et avec B. Balthazar ?

Bruno : Bien je veux juste jouer le plus possible et essayer d'écrire les plus choses que je puisse écrire. C'est tout. Je n'attends rien de personne et personne n'attend rien de moi. Mais j'attends beaucoup de moi-même.

ADA : Dans quel exercice te sens-tu le plus à l'aise : l'écriture où la musique ?

Bruno : Les deux sont très intenses. Quand j'écris quelque chose j'aime que ce soit la meilleure chose que je puisse imaginer. Et quand je la joue plus tard c'est à la fois intense et différent. Mais quand j'écris c'est un moment sacré.

ADA : Chokebore est désormais un groupe respecté et acclamé partout en Europe. Ca te fait quoi ?

Bruno : J'adore ça. Ce qui est génial avec Chokebore c'est que durant toutes ces années, nous n'avons jamais composé un morceau qui ne nous semblait pas pur. Et je trouve que ça s'entend. Et ça s'entend aussi quand on joue en live, c'est aussi pour cela qu'on est ensemble depuis si longtemps. Je les aime beaucoup.

ADA : As-tu réssayé d'enregistrer une chanson au piano comme Where Is The Assassin ?

Bruno : Oui j'ai une chanson qui ressemble à cela qui s'appelle Sweet Receiver. J'aime le piano, mais j'ai du vendre le mien avant de partir pour la tournée européenne de B. Balthazar. Je devais m'acheter des pédales d'effet pour ma guitare et je devais acheter un billet d'avion pour venir en Europe. Mais ça valait le coup. Je me suis vraiment éclaté lors de cette tournée et durant les quelques concerts de Chokebore à Berlin cet été. Et je m'éclate toujours d'ailleurs.

ADA : Quel est ton rêve le plus fou ?

Bruno : J'ai rêvé que je pouvais faire quelque chose de magnifique... Le son des vagues de l'océan et la musique se liaient entre eux et ça me rendait heureux.

ADA : Derniere question, ton top ten de tous les temps ?

Bruno : Hummmmmmm. J'aime Rain Dogs de Tom Waits et les disques d'Al Green. Puis aussi The Cows : Cunning Stunts. The Beatles Anthology One aussi c'est très cru, brut. J'aime bien aussi les premiers David Bowie comme Hunky Dory. En fait je n'ai aucun de ces disques, je n'écoute plus trop de musique. Je veux juste en faire !!